La dégradation pressante du climat et les changements qu’elle provoque ne cessent de pousser le monde entier vers une catastrophe écologique dont les effets directs et indirects sont absolument incommensurables. Bien que ne datant pas d’aujourd’hui, les changements climatiques actuels sont les plus importants et rapides du fait qu’ils sont à la base d’un réchauffement du climat qui sort de l’ordinaire. Liés principalement à l’émission des gaz à effet de serre provenant des activités humaine notamment le dioxyde de carbone (CO₂), ces changements climatiques exposent les populations des pays pauvres à l’insécurité alimentaire, aux difficultés d’accès aux soins, à l’eau et à l’énergie, au logement… du fait qu’elles misent plus souvent sur des secteurs dépendants du climat tels que l’agriculture. En 2015, le monde s’est ressaisi pour réorienter son développement et trouver une solution durable aux phénomènes de changements climatiques. Ainsi, trois grands accords ont-ils été signés à savoir : l’Accord de Sendai, les 17 objectifs de développement durable (ODD) et l’Accord de Paris sur le Climat. Des textes dont la mise en œuvre nécessite une synergie pour l’atteinte des résultats escomptés.
C’est depuis 1992 que l’Organisation des Nations Unies (ONU) a pris conscience de la dégradation du Climat et a tenu un sommet sur la terre ; sommet qui a permis d’adopté la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) entrée en vigueur le 21 mars 1994. La démarche des Nations Unies visait à mieux cerner ce qu’est le changement climatique et trouver des solutions pour y remédier.
En 1997, le Protocole de Kyoto a été adopté et est entré en vigueur en 2005. Il devrait être négocié périodiquement mais la Conférence des parties qui s’est déroulée à Copenhague (COP15) n’a pas permis de dégager de consensus fort sur le régime climatique post-2012. Les pourparlers entre les États portent essentiellement sur la question de savoir si le prochain régime climatique doit s’inscrire dans le cadre de l’Accord de Copenhague ou du Protocole de Kyoto. Le tout était de parvenir à une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) pour tenter de contenir la hausse des températures à 2°C d’ici à 2050.
Après plusieurs échecs enregistrés lors des années qui ont suivi, 2015 a semblée être une année de prise de conscience mondiale sur l’urgence de trouver des mécanismes devant permettre de sauver le climat ou tout au moins de limiter les dégâts de la dégradation. Le bien-être des générations futures étant en jeu.
2015 : Une année de prise de conscience mondiale avec 3 accords importants en faveur du climat
A la troisième conférence onusienne sur la réduction des risques naturels tenue en mars 2015 à Sendai au Japon, un accord a été trouvé par les participants et ses dispositions fixent les orientations pour les 15 prochaines années. Dénommé « Cadre de Sendai », cet accord prend la suite de celui obtenu en 2005 et dénommé « Cadre d’action de Hyogo ».
Cet accord n’a pas d’objectifs chiffrés. Mais les parties prenantes prévoient une réduction drastique du nombre de morts dû aux catastrophes naturelles par rapport à la période 2005-2015 au cours de laquelle 700 000 personnes sont mortes et 1,7 milliard d’humains a été affectés par des catastrophes. Les dégâts matériels sont chiffrés à 1 400 milliards de dollars par l’ONU.
« Le Cadre de Sendai » prévoit donc de limiter d’ici 2030 les dommages subis par les infrastructures et les services essentiels, notamment dans la santé et l’éducation. Il envisage d’augmenter le nombre de pays ayant adopté avant 2020 des stratégies de réduction des risques naturels et renforcer la coopération internationale avec les nations en développement. Ses priorités sont axées sur la compréhension et la gestion du risque de catastrophe, et sur la reconstruction selon le principe de rebâtir mieux.
Quelques mois après l’adoption du Cadre de Sendai, les Nations Unies adoptent le 25 septembre 2015 à New-York les 17 Objectifs de développement durable (ODD) dont le but est d’éradiquer la pauvreté d’ici 2030 et à poursuivre un avenir durable.
Ces ODD sont : l’éradication de la pauvreté et la faim, assurer l’éducation, la santé et les services élémentaires pour tous, atteindre l’égalité des sexes et autonomiser la femme et les filles, combattre les inégalité dans les pays et entre les pays, encourager une croissance économique inclusive, une prospérité partagée et des modes de vie durables pour tous, promouvoir des villes et des établissements humains sûrs et inclusifs, protéger la planète, combattre les changements climatiques, utiliser les ressources naturelles de manière durable et sauvegarder les océans et revitaliser le partenariat mondial pour un développement durable.
Ces 17 ODD et leurs 169 cibles couvrent la croissance économique, l’intégration sociale et la protection de l’environnement. On voit bien que la protection de la planète, la lutte contre les changements climatiques et le souci d’un développement plus durable et qui agresse moins la nature sont bien présents dans ces ODD.
Dans l’euphorie de l’adoption des ODD, s’annonçait la COP 21 à Paris où le monde avait un rendez-vous crucial avec l’histoire. Il n’y avait plus droit à l’erreur et tous les acteurs en avaient conscience. Et le 12 décembre 2015, le texte proposé a été adopté. Laurent Fabius, l’ex président de la COP21 a qualifié cet accord historique de Paris sur le climat d’ « Un accord différencié, juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant. ».
Le texte de Paris prévoit des décisions immédiates, plus flexibles et fait pour perdurer. Il ambitionne de limiter le réchauffement en dessous de 2°C en visant à le ramener à 1.5°C. Le but est d’assurer un équilibre entre adaptation et atténuation. L’accord vise un développement bas-carbone.
La mise en œuvre de l’accord est sujette à sa ratification par au moins 55 pays représentant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. 29 pays l’ont déjà ratifié dont les Etats-Unis et la Chine. Mais des ratifications sont toujours attendues.
Une nécessaire synergie dans la mise en œuvre de ses 3 accords post-2015
Que ce soit le Cadre de Sendai, les 17 Objectifs de développement durable ou l’Accord de Paris sur le climat, l’objectif visé est le même : préserver l’environnement et limiter le réchauffement climatique afin d’assurer un meilleur cadre de vie aux populations du monde.
Mis en œuvre individuellement et de façon séparée, ces trois importants accords obtenus en 2015, il sera laborieux d’atteindre les objectifs visés aux différentes prévues et le monde risque de tomber dans les mêmes travers d’échecs comme on l’a connu jusque-là.
Pour plusieurs acteurs dont le ministre togolais de l’environnement et des ressources forestières, André Johnson, il sera nécessaire de mettre une coordination en place pour suivre la mise en place de ces différents accords.
« Ces accords doivent être considérés comme complémentaires dans la mesure où ils visent tous la préservation de l’environnement, la réduction des catastrophes et la réadaptation des politiques de développement des pays du monde de sorte à sauver le climat de sorte à atténuer les effets de ses changements sur les populations les plus pauvres du monde ».
Des organisations de la société civile en appellent à la responsabilité des différents acteurs qui devront mettre en œuvre ces différents accords. Elles appellent au renforcement des capacités des différents acteurs qui participent à la mise en œuvre de ces trois accords.
Pour une meilleure synergie entre le Cadre de Sendai, les ODD et l’accord de Paris sur le Climat, les ONG engagées pour la question environnementale invitent les Etats nantis du monde à renforcer la capacité des pays pauvres relativement à l’atténuation, à l’adaptation au développement et au transfert de technologies, au renforcement de capacités, aux pertes de préjudices et à la transparence des actions.
D. A.